Étude d'impact et bénéfices médico-éco de la sonde echOpen O1 sur la détection du globe vésical en EHPAD
Résumé de l'étude
- Contexte : En l’absence de bladder scan, l’étude a évalué l’usage de la sonde echOpen O1 par des infirmières en EHPAD pour détecter ou exclure un globe vésical.
- Méthodologie : Cinq infirmières ont été formées en une heure puis ont utilisé la sonde en autonomie, avec relecture des examens par un médecin.
- Conclusion : 3 sondages urinaires et 1 passage aux urgences évités, plusieurs examens réalisés en moins de 2 minutes, confirmant l’efficacité, la rapidité et la simplicité d’usage de la sonde en pratique gériatrique.
1. Contexte et objectif de l’étude
La présente étude a été menée à l’EHPAD Arpavie De La Tour par le Dr Ducassy afin de pallier l’absence de bladder scan. L’objectif principal était d’évaluer la capacité de la sonde ultraportable echOpen O1 à aider les infirmier(e)s à détecter ou exclure un globe vésical, et d’en mesurer l’impact sur la qualité des soins.
L’étude incluait également l’exploration d’usages complémentaires par le médecin, déjà formé à l’échographie, de la sonde, en particulier pour des évaluations pulmonaires et cardiaques par échographie.
2. Méthodologie et protocole
Période et personnel impliqué :
- Période initiale du lundi 7 avril au vendredi 19 avril 2025, avec prolongation jusqu’au 2 mai.
- Personnel formé : 5 infirmières (IDEC et IDE).
- Encadrement médical : assuré tout au long de l’expérimentation par le Dr Clémentine Ducassy.
Formation initiale
Une session de formation d’1 heure a été dispensée le 7 avril. Elle portait sur :
- La prise en main de la sonde.
- La connexion à l’application echOpen.
- La réalisation d’un balayage transversal et sagittal en sus-pubien pour repérage de la vessie.
- L’identification d’un globe vésical.
- L’utilisation de la fonctionnalité de capture d’image ou de boucle vidéo pour envoi au médecin pour confirmation.
Ce n’est qu’après les tests réalisés en fin de session que les infirmières ont démontré leur capacité, en autonomie, à diagnostiquer la présence ou l’absence d’un globe vésical.
3. Phases de l’expérimentation infirmière.
Cinq patients ont été inclus dans cette expérimentation afin d’évaluer l’usage de la sonde en conditions réelles.
3.1. Phase d’entraînement post-formation (entre pairs)
À la suite de la session de formation, les infirmières ont réalisé une phase de prise en main pratique à l’aide de volontaires parmi les participants eux-mêmes. Ces tests sur vessies pleines et vides ont permis de s’exercer à la manipulation de la sonde et à l’interprétation des images échographiques dans un cadre sécurisé, sans enjeu clinique.
3.2. Phase d’utilisation en conditions réelles (autonomie infirmière en EHPAD)
La sonde echOpen O1 a ensuite été utilisée de manière autonome par les infirmières dans leur pratique quotidienne, sur plusieurs jours, en EHPAD. À chaque utilisation, un médecin a vérifié a posteriori les examens pour évaluer la qualité des observations et valider les diagnostics.
Les cas d’usage ont inclus :
- Détection ou exclusion d’un globe vésical, en présence de gêne à la miction ou de douleurs pelviennes.
- Vérification du remplissage vésical avant un ECBU.
- Exercices complémentaires sur vessies pleines et vides, toujours entre membres de l’équipe, pour renforcer la maîtrise gestuelle.
3.3. Phase exploratoire médicale (dyspnée et échographie cardiaque)
Le médecin de l’équipe a également utilisé la sonde dans un cas clinique de dyspnée. L’objectif était de tester la faisabilité d’une échographie cardiaque en situation réelle, sous supervision d’un cardiologue.
Cette phase a permis d’observer :
- Une fenêtre cardiaque exploitable avec visualisation du cœur.
- Des signes compatibles avec une surcharge pulmonaire (présence de lignes B, absence d’épanchement pleural).
4. Résultats globaux et observations
Utilité diagnostique
- Détection de globe :
- 3 sondages urinaires évités suite à exclusion de globe.
- 1 aller-retour aux urgences évité.
- Évitement de sondage à l’aveugle avant ECBU.
- Une surcharge pulmonaire a été identifiée (lignes B, pas d’épanchement), permettant une adaptation du traitement cardiaque sous supervision.
Prise en main par les soignants
- Les cinq infirmières formées ont utilisé la sonde en parfaite autonomie dès la fin de la formation, après une phase de tests pratiques auprès du médecin.
- Les tests sur vessies pleines et vides ont été systématiquement réussis.
- Plusieurs examens ont été réalisés en moins de 2 minutes.
Cas d’usage exploratoires
- Cardiaque : évaluation de la fonction VG, recherche d’épanchement péricardique et analyse de la VCI (collapsibilité) supervisée par un cardiologue. Résultat jugé concluant.
- Pulmonaire : examen rapide ayant permis la mise en évidence de lignes B sans épanchement (surcharge), évitant une hospitalisation inutile.
5. Hypothèses et modélisation économique
L’étude menée à l’EHPAD Arpavie De La Tour a permis d’observer, sur une période de deux semaines, trois sondages urinaires évités grâce à l’utilisation d’une sonde échographique echOpen O1 par une équipe d’infirmières formées, ainsi qu’un transport vers les urgences évité. À partir de ces données, nous avons modélisé l’impact médico-économique potentiel à l’échelle d’un établissement type. Pour cela, nous nous appuyons sur les caractéristiques moyennes d’un EHPAD de 100 lits, comptant environ 6 infirmières en journée.
Deux scénarios ont été envisagés :
- Scénario bas (conservateur) : on considère que les résultats observés dans l’étude correspondent au maximum de bénéfices atteignables pour un établissement donné. On projette alors les bénéfices observés sur une année, sans extension à l’ensemble du personnel. Cela représente 78 sondages évités/an (3 sondages × 26 périodes de 2 semaines) et 26 transports évités/an. Ce scénario correspond au minimum d’impact attendu, soit environ 22 heures de temps infirmier libéré (valorisé à 440 €) et 7 800 € d’économies pour l’Assurance Maladie.
- Scénario haut (plein déploiement) : si l’on considère que chaque infirmière équipée reproduit la même efficacité que celle observée durant l’étude, on peut estimer 1,5 sondage évité et 0,5 transport évité par semaine et par infirmière. À l’échelle de 6 infirmières sur 52 semaines, cela représente 468 sondages évités/an et 156 transports évités/an. Ce scénario conduit à environ 132,6 heures de temps infirmier libéré (valorisé à 2 652 €) et 46 800 € d’économies pour la collectivité.
Ainsi, selon le niveau de déploiement et d’appropriation de la sonde au sein de l’équipe soignante, les bénéfices économiques pour un établissement se situent dans une fourchette allant de 8 000 € à près de 50 000 € par an, en combinant gains internes (temps soignant) et gains pour l’écosystème (réduction des transports et des passages aux urgences).
6. Conclusion
La sonde echOpen O1 s’est révélée être un outil clinique efficace, simple d’utilisation et immédiatement opérationnel pour orienter les sondages dans la pratique infirmière en EHPAD.
Elle a permis :
- D’éviter des gestes invasifs inutiles (sondages).
- De réduire les recours aux services d’urgence ou de radiologie, pour un médecin formé, et d’adapter les traitements en temps réel.
- De renforcer l’autonomie des soignants dans l’évaluation clinique immédiate.
Cette étude de terrain, bien que préliminaire et non randomisée, confirme la pertinence de l’ultraportabilité échographique en soins infirmiers et suggère une amélioration tangible du parcours patient en établissement.
Elle a notamment démontré que la sonde echOpen O1 permet une détection du globe vésical aussi fiable qu’un bladder scan, sans augmentation du taux d’erreur, entre les mains d’infirmiers formés via un programme court et accessible.
Elle présente en outre un avantage déterminant : au-delà de cette indication ciblée, ses capacités cardio-pulmonaires ouvrent des perspectives cliniques précieuses en gériatrie, notamment pour le repérage de signes de surcharge pulmonaire ou le suivi cardiaque, sous réserve d’une formation adaptée.
Étude d'impact et bénéfices médico-éco – EHPAD Arpavie De La Tour - Dr Ducassy – Avril–Mai 2025 | echOpen