11/7/2025
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Retour d'experience l’échographie au quotidien du Dr Thibaud Auger
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« Un outil que je sors entre 4 et 5 fois par jour » : l’échographie au quotidien du Dr Thibaud Auger

Dans le cabinet du Dr Thibaud Auger, l’échographe est devenu un outil de tous les jours.

« Je le sors entre 4 et 5 fois par jour, quand il y a une vraie question. » Depuis qu’il utilise la sonde echOpen, ce jeune généraliste a intégré l’échographie à sa pratique comme une évidence : rapide, mobile, accessible.

Elle l’aide à affiner ses diagnostics, à ajuster ses prescriptions, à renforcer sa confiance clinique. Ce qu’elle change ? La consultation, l’examen, la posture du médecin, une transformation en profondeur, qui redonne à la médecine générale un accès direct à l’image.

Un usage ancré dans le réel : pragmatique, mobile, clinique

Le Dr Auger est loin d’une approche spectaculaire ou interventionniste. Son usage est sobre : « Moi, c’est vraiment échoscopique pour l’instant, pas au-delà. » En deux minutes, il l’allume, repère, vérifie, décide. « J’ai une base de 20 consultations par jour. L’écho, je le sors sur 4 ou 5 d’entre elles, quand il y a une vraie question. »

Son approche est centrée sur les poumons, l’abdomen, les suivis… Ce qui revient souvent ? « Les consultations rapides d’urgence. » Celles où il faut aller vite, mais bien. Celles où le flou peut coûter cher. Celles où l’échographie devient une alliée silencieuse.

Une transformation en profondeur : l’échographie change le regard

« Ça va modifier mon examen clinique », dit-il. Car ce que l’on voit aujourd’hui, on l’attend demain. Ce que l’on a raté hier, on le cherche mieux la fois suivante. L’échographie, ici, agit comme une école du regard. Elle pousse à s’améliorer, à systématiser, à construire des routines plus rigoureuses.

Et elle agit sur le fond : « Ça questionne mon outil clinique. » Chaque image est une mémoire. Chaque doute devient un levier d’apprentissage. « J’ai vu ça la dernière fois, donc j’y pense plus tôt. » Une forme de cercle vertueux, où la curiosité devient compétence.

Une conviction : « L’échographie ne remplace pas l’examen clinique, elle le complète »

Dès les premières minutes d’échange, le ton est donné. Le Dr Auger est un clinicien : « Je suis très attaché à l’examen clinique. L’échographie ne le remplace pas, elle le complète. Sinon, ce n’est pas dans le bon ordre. » Pour lui, pas question de sauter les étapes. L’écoute, l’observation, la palpation restent la base. Mais il sait aussi que cette base peut être rendue plus robuste grâce à l’image.

Il ajoute : « Je commence par l’examen clinique, je me fais une idée. Si j’ai encore un doute, je passe l’écho. » Ce doute devient alors fertile. L’échographie vient confirmer, ou infirmer, une hypothèse. Elle ne casse pas le raisonnement, elle l’affine. Cette dynamique entre gestes et regards structure un apprentissage en continu.

L’échographie face au doute : deux cas cliniques où tout se joue à l’image

Chez le Dr Thibaud Auger, l’échographie n’est pas réservée aux cas spectaculaires. Elle intervient là où la médecine générale est la plus exigeante : quand il faut décider sans certitude, soigner sans surtraiter, trancher sans excès. Dans ces moments, l’image devient un outil de nuance. Deux cas, parmi d’autres, illustrent ce rôle décisif.

Premier cas : un jeune patient avec dyspnée.

« Il y a un petit jeune que j’ai vu il n’y a pas très longtemps. J’hésitais entre un asthme et une pneumopathie. Il n’avait pas fait d’asthme depuis longtemps, c’était un peu cher payé pour ce tableau-là. J’ai fait l’écho… et j’ai vu des lignes de Kerley. Je me suis dit : allez, on lance l’antibiotique, on verra avec la bio. »

Résultat : la biologie du lendemain confirme l’infection.

« C’était vraiment intéressant. Ça m’a bien plu. Il y avait un foyer. Ce qui me manque encore, c’est peut-être le systématisme, mais là, j’avais une clinique compatible, des signes écho qui confirment. Bon, vas-y, tu prescris. Tu adapteras après. »

Deuxième cas : deux suspicions de pneumopathies atypiques.

« J’ai eu deux patients qui avaient un petit épanchement. Je les suspectais plus pour des pneumopathies atypiques. [...] Je leur ai repéré à tous les deux des petits épanchements péripulmonaires. Je me suis dit : si c’était juste une bronchite, ça paraît peu cohérent. »

Il décide alors de traiter.

« Ça m’a plutôt convaincu. Alors que si je n’avais vu aucun signe probant, je ne les aurais probablement pas mis sous antibiotique. »

Ce qu’il en tire ? Une forme d’équilibre entre la prudence clinique et l’appui visuel :

« Je l’utilise pour me restreindre… ou pour me confirmer les antibios si je les envisage. L’écho vient nuancer la décision. Elle donne des arguments en plus. »

« C’est un outil de zoom dans une spécialité qui est très macro »

La médecine générale est souvent perçue comme floue, polyvalente, vaste. Mais le Dr Auger y voit une opportunité unique : « Ça nous donne un outil pour aller vers le micro, qui des fois nous manque. » L’échographe devient un point de focus. Il permet de détailler sans perdre la vue d’ensemble.

« Ça casse un peu les frontières », dit-il. Entre spécialités, entre disciplines, entre niveaux de technicité. Et surtout, ça redonne au généraliste une capacité d’agir par lui-même. Sans attendre une écho à trois semaines. Sans se sentir illégitime.

L’échographie comme outil réflexif, pédagogique, évolutif

Ce qui frappe dans son témoignage, c’est la manière dont l’échographie devient aussi un objet d’apprentissage permanent. Il le dit : « Je ne freeze pas les images, je n’ai pas encore le réflexe. Mais un jour, j’aimerais bien. » Il envisage déjà de comparer ses coupes, de les relire, de progresser en anatomie, en plan de coupe, en repérage.

Il fait d’ailleurs le parallèle avec la dermoscopie, autre outil visuel qu’il a appris en autodidacte. « Je prends des photos, je bouquine, je m’exerce. » Même logique pour l’écho : « Ça me donne envie de regarder les flashcards [cartes de formation echOpen], de me poser des questions. »

Le mot de la fin ? Il le résume avec justesse :

 « L’écho, c’est un plus. Un plus non négligeable. Et dans plein de pays, c’est déjà très utilisé. »

Et dans les mains du Dr Auger, ce plus devient un levier de soin, d’apprentissage, de transformation.